Votre enfant joue à des jeux vidéos et cela vous fait peur ?
C’est le papa (Julien) qui va parler là (cela ne veut rien dire, mais j’ai quand même 8 enfants !).
Je me rends bien compte que les enfants, les ados, sont très facilement attirés, happés par les écrans.
Mais une fois que l’on a fait ce constat, quelle est la bonne réponse à apporter ?
La prohibition, ça ne marche pas !
Là, c’est encore l’expérience qui parle. Il y a quelques années, j’étais très fier de configurer ma box pour limiter les horaires d’accès aux différents appareils de la maison, pour contraindre le temps de jeu de mes enfants. La seule conséquence a été que, dans la semaine, ils ont piraté le wifi des voisins… L’interdiction pure renforce l’intérêt, mène votre enfant à cacher ses pratiques et ne résout rien !
Il est bon de savoir qu’un consensus scientifique et en train de s’imposer pour que l’on ne parle plus d’addiction aux écrans, malgré la qualification de l’OMS. Elle précise en effet qu’il s’agit d’une « addiction comportementale », qui se différencie des addictions avec substances sur deux points essentiels: d’une part, l’absence de symptôme physiologique de sevrage quand un individu est privé de jouer ; d’autre part, l’absence de risque de rechute en cas d’arrêt, contrairement aux substances psychoactives comme la cigarette et l’alcool notamment.
Je ne peux que vous inviter à regarder les travaux de psychologie cognitive de Séverine Erhel (Univeristé Rennes 2) son TEDx par exemple, ou de Bruno Rocher (Psychiatre, CHU Nantes).
Il est passé le stade du fantasme que subit toute nouvelle technologie. Le jeux vidéo a représenté le mal absolu, responsable de tous les maux, de la dépression des adolescents entre autres. En fait les résultats des études/méta analyses montrent par exemple que l’ on n’observe que des liens très faibles : l’usage des écrans explique pour 0,4 % la dépression soit autant que le fait de manger des pommes de terre…
Les études scientifiques montrent qu’il y a des de nombreux aspects positifs dans le fait de jouer. Des études montrent une amélioration de l’attention perceptive, de la cognition spatiale, des fonctions exécutives, de l’attention, de la vitesse de réaction. Paradoxalement, les jeux les plus décriés (FPS) sont ceux qui apportent énormément (vision, coordination, prise de décision rapide, etc.). Pour en revenir à une expérience plus personnelle, l’un de mes enfant est bilingue anglais (écrit et oral) uniquement grâce à League of Legends et aux interactions sociales que jouer induit…
Il n’en reste pas moins qu’il existe des comportements problématiques liés à l’utilisation des écrans et d’internet, que nous n’essaierons pas de nier. Il faut veiller à ne pas surexposer les plus jeunes, ne pas les laisser seuls devant la télé.
L’une des dérives souvent évoquée est le replis sur soi, l’enfermement dans un monde virtuel. Alors, déjà, il faut bien avoir en tête qu’il y a de vraies personnes de l’autre côté de l’écran et que des réelles amitiés peuvent naitre (« Toutes les machines ont un coeur » ^^). Et Grenoble Esport est aussi là pour se faire rencontrer les joueurs IRL, dans la « vraie » vie. Une de nos vocations est d’accompagner les joueurs vers une pratique raisonnée et raisonnable.
De plus, si vous le désirez, nous pouvons limiter le temps de jeu de votre enfant, il suffit de nous en parler !
Alors, le meilleur conseil que je puisse donner c’est de s’intéresser à leurs pratiques, d’essayer de comprendre les jeux auxquels ils jouent. De leur demander comment s’est passée leur dernière partie par exemple.
Vous pouvez même regarder avec eux des parties sur Twitch, non, vous allez voir, ça peut être intéressant !